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ALLIANCE INTERNATIONALE
POUR LA RECONNAISSANCE DES APPORTS DE MAURICE ALLAIS EN PHYSIQUE ET EN ECONOMIE |
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Colloque Maurice Allais Les "preuves" des théories de la relativité. Une théorie scientifique peut-elle être prouvée ? Si, devant un physicien, il vous arrive de mettre en doute la validité de la Théorie de la Relativité, vous avez de grandes chances de l'entendre vous répondre : "C'est impossible. De nombreux exemples "prouvent" sa validité." Et il vous citera pèle mêle le GPS, la déviation gravitationnelle des rayons lumineux, les accélérateurs de particules, etc.. Il est surprenant que des savants, parfois éminents, tiennent un tel raisonnement car il est contraire aux principes fondamentaux de la démarche scientifique. Aucune théorie physique, quelle qu'elle soit, ne peut être "prouvée" par le seul fait d'être confirmée par des expériences même très nombreuses. Par contre, il suffit d'une seule expérience contraire pour invalider cette théorie. La conformité d'un phénomène à une Théorie signifie simplement que ce phénomène et la Théorie sont compatibles. Einstein l'avait bien compris lorsqu'il disait que les résultats de Miller, s'ils étaient confirmés, auraient pour résultat de faire s'écrouler la Théorie de la relativité. Non seulement ce qui précède est conforme au simple bon sens, mais a été prouvé maintes fois dans le passé. Un exemple célèbre est celui du système solaire de Ptolémée. Cette conception permettait de calculer les dates et heures des éclipses de soleil et de lune avec une précision surprenante. De ce fait, on pouvait la considérer comme "prouvée". Il a fallu attendre 14 siècles avant qu'elle soit invalidée par Copernic et Képler. Mais les mêmes physiciens se trompent une seconde fois, car on peut constater que les phénomènes et les expériences qu'ils citent comme "preuve" de la validité de la Théorie de la Relativité peuvent aussi le plus souvent s'expliquer par des calculs basés sur les lois de la Physique Traditionnelle. Principe déquivalence et théories de la relativité: Le principe déquivalence, base de la théorie de la relativité générale dAlbert Einstein, nest quune expression particulière dun des principes fondamentaux de la physique. Ceux-ci avaient été rappelés par Henri Poincaré en 1904 lors de la conférence de Saint Louis:
Le principe de relativité affirme en fait luniversalité des lois de la physique, donc leur indépendance de lobservateur. La théorie de la relativité restreinte suppose que les équations de Maxwell décrivent parfaitement les ondes électromagnétiques. Elle cherche à rendre ces équations indépendantes de la vitesse, donc identiques dans deux repères en mouvement relatif uniforme. Sur cette hypothèse, Poincaré a montré quil existe un ensemble unique de formules de passage mettant en correspondance les coordonnées despace et de temps de ces deux repères, ensemble quil appelé « Transformations de Lorentz ». Cette théorie repose donc sur la validité parfaite des équations de Maxwell. Selon Poincaré, pour être recevable, une théorie physique devait en plus respecter lensemble des autres principes fondamentaux de la physique, contrainte bien souvent escamotée dans les livres scientifiques, et rendue impossible par labandon de lEther, milieu de propagation des champs. La relativité générale est lextension de la théorie précédente aux repères accélérés. Proposée par Einstein, elle se déduit de la précédente par application du principe de relativité rebaptisé principe déquivalence. Lhistoire scientifique récente a conduit à une confusion importante. Affirmer luniversalité des lois de la physique ne valide pas une solution particulière, construite sur les équations de Maxwell. La théorie de la relativité nest en fait quune théorie possible. Rien ne permet dexclure lexistence dautres ensembles théoriques cohérents, rendant compte des mêmes résultats expérimentaux. Les physiciens présentent comme des preuves de la théorie de la relativité des faits non prévues par les théories acceptées à la fin du dix-neuvième siècle. Analysés plus finement, ceux-ci sexpliquent par application du principe de relativité, sans faire référence aux transformations de Lorentz, aux équations de Maxwell ou à une théorie physique particulière. Ils ne constituent donc pas, à proprement parler, des preuves de la théorie de la relativité. La justification de la relativité restreinte : Pour beaucoup, il serait devenu inutile de présenter des preuves de cette théorie. Les livres de physique citent cependant quelques faits expérimentaux :
La dérive des horloges mobiles : Toujours sur la base de loptique géométrique, un calcul élémentaire de cette dérive conduit à une valeur identique à celle prédite par la relativité restreinte. Les transformations de Lorentz sappliqueraient alors en champ lointain, mais pas en champ proche, dans un système optique mobile. La théorie électromagnétique modifiée, précédemment adoptée, conduit à une relation vitesse-énergie des électrons plus proches des résultats expérimentaux publiés par William Bertozzi en 1964 que ceux prédits par la théorie de la relativité. Dautres « preuves » moins directes sont également avancées, mais napportent pas déléments radicalement différents. La justification de la relativité générale : Les faits expérimentaux avancés comme preuves de la relativité générale sont peu nombreux. On cite le plus souvent les faits suivants :
Cette dérive mesurée pour la première fois par J.C. Hafele et R.E. Heating en 1971 est prise en compte dans les systèmes de localisation par satellites. Comme la courbure des rayons lumineux, elle se calcule à partir dune variation gravitationnelle de la vitesse de la lumière obtenue par application du principe déquivalence. Dautres « preuves », le plus souvent tirées dobservations astronomiques sont avancées : dérive du périhélie de Mercure, expansion de lunivers Dautres explications, tout aussi crédibles, de ces phénomènes peuvent être avancées. Qui peut affirmer quau cours de millions dannées la fréquence dune onde ne puisse pas être modifiée par un phénomène inobservable à léchelle humaine ? Un retour aux principes fondamentaux : A la suite de Poincaré, admettons donc le principe de relativité, mais sans enfermer la physique dans un carcan mathématique inutile et sans négliger les autres principes de la physique. Acceptons que certains faits expérimentaux contraires à la théorie de la relativité, mais conformes au principe déquivalence, nous conduisent à revoir cette théorie qui ne saurait être acceptée comme un dogme et qui pourra toujours être contredite par lexpérience. En fait, vouloir prouver une théorie scientifique na pas de sens. Une théorie nouvelle peut être plus simple, plus précise, rendre compte de davantage de phénomènes. Pour autant, elle ne peut être déclarée juste. En physique, seule lexpérience compte. Contrairement aux mathématiques dont les théorèmes sont rigoureux, une théorie scientifique pourra toujours être améliorée, ce qui interdit de lui attribuer toute forme de vérité absolue. Ne mélangeons pas science, philosophie et religion. Le dogme est du domaine religieux. Le concept est du domaine philosophique. La science dit plus modestement « tout se passe comme si ». Elle doit être prête à remettre en cause ses théories lorsquun fait lexige, sans abandonner pour autant les anciennes théories dans leur domaine de validité. Pierre Fuerxer Membre de lAIRAMA. |