DES INSTITUTIONS
DEMOCRATIQUES POUR L'UNION EUROPEENNE ( III )
APPROFONDISSEMENT OU ELARGISSEMENT
?
Quelle priorité ?
Quelle doit être la priorité de
l'Union Européenne, son approfondissement ou son élargissement ?
C'est un fait que pour l'essentiel
l'Union Européenne groupe actuellement des Etats ayant dans l'ensemble de profondes
similitudes quant à leur économie et à leur culture. C'est un fait également que sur
le plan économique il faut distinguer entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est.
Ainsi et par exemple les niveaux de salaires réels sont extrèmement différents à
l'Ouest et à l'Est. Sur le plan économique élargir actuellement l'Union Européenne en
intégrant les Pays de l'Europe de l'Est n'aurait d'autre résultat que de susciter un
déferlement de populations de l'Est vers l'Ouest, et un nombre considérable de
délocalisations, en suscitant à l'Ouest un accroissement considérable du chômage.
De toute évidence, il convient que les
pays de l'Europe de l'Est s'associent préalablement dans un cadre économique analogue à
celui de l'Europe de l'Ouest, ce qui ne pourrait que favoriser considérablement leur
développement et élever progressivement leurs niveaux de vie. Au terme de cette
évolution l'intégration économique des deux Europe deviendrait possible. Mais, de toute
évidence, une telle évolution demandera de longues années.
Ainsi, ce n'est que lorsque les niveaux
de vie à l'Est et à l'Ouest seront effectivement comparables qu'une association
économique des deux Europe pourra s'effectuer. Mais par contre rien n'empêche
actuellement que des liens politiques et culturels s'établissent entre les Pays de
l'Europe de l'Ouest et ceux de l'Europe de l'Est.
Pour le moment, ce qui est nécessaire
et urgent pour l'Union Européenne, telle qu'elle existe, c'est de combler le retard
institutionnel qui l'a caractérisée.
Le cadre qui paraît préférable c'est
celui d'une Confédération Politique susceptible de préserver les droits fondamentaux
des Etats participants tout en resserrant leurs liens politiques. En tout cas,
l'établissement d'un marché commun effectif implique de toute évidence un cadre
institutionnel commun.
Au total, la priorité actuelle pour
l'Union Européenne doit être l'établissement d'un cadre politique confédéral
approprié et non son élargissement à l'Est, actuellement tout à fait prématuré.
Quant à l'Europe de l'Est, tout ce qui
peut être actuellemnt envisagé c'est une association d'ordre politique,
culturel et scientifique entre l'Europe de l'Est et l'Union Européenne.
Limites de l'Europe
Dans l'état actuel des choses, l'Europe
dans son ensemble doit se limiter aux marches orientales de la Pologne, de la Bulgarie, de
la Roumanie.
En aucune façon la Russie et la Turquie
ne sauraient être considérées comme européennes. La Russie, l'Ukraine, la
Biélorussie, forment un ensemble immense s'étendant jusqu'à l'Océan Pacifique, qui
doit se grouper dans une confédération à l'exemple de la confédération européenne.
Quant à la Turquie, pays musulman et dont l'expansion démographique est tout à fait
excessive, tout la différencie de l'Europe.
Qu'il s'agisse de la Russie ou de la
Turquie, elles n'ont aucune vocation à rejoindre l'Union Européenne. En fait, qu'il
s'agisse de l'Europe, de la Russie, et de la Turquie, elles doivent prendre place et se
développer dans le cadre d'organisations régionales.
En tous cas l'entrée de la Turquie dans
l'Union Européenne ne pourrait être acceptée que si elle était confirmée dans
chaque état membre de l'Union Européenne par un référendum à la majorité des deux
tiers.