Retour page d'entrée

Sommaire

Page précédente

8 / 11

mauriceN.jpg (4207 octets)

TeuroF.jpg (4050 octets)

p8.jpg (2205 octets)

L' Europe et le Monde

Page suivante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour page d'entrée

 

TROIS ERREURS MAJEURES

Trois erreurs majeures sont constamment commises dans les débats politiques et elles l’ont été tout particulièrement lors des dernières élections.

La confusion entre le libéralisme et la chienlit laissez-fairiste de la mondialisation libre-échangiste

Tout d’abord on confond constamment le libéralisme et la chienlit laissez-fairiste de la mondialisation libre-échangiste. Cependant pour l’essentiel le libéralisme ne se réduit pas à une doctrine économique. C’est fondamentalement une doctrine politique dont l’essence est de définir les conditions sous lesquelles les hommes peuvent vivre ensemble. L’organisation économique n’en constitue qu’un chapitre et elle a pour objet de préciser le système institutionnel dans lequel prennent place toutes les actions économiques dans le cadre d’une économie de marchés.

En fait, le fonctionnement de l’économie de marchés est inséparable de son cadre institutionnel. L’économie de marchés institutionnelle est ainsi totalement différente de la chienlit laissez-fairiste du libre-échangisme mondialiste, et elle n’a rien de commun avec elle ( 1 ).

Calcul économique et écologie

La seconde erreur tout aussi essentielle est de penser qu’un calcul économique correct dans une société libérale ne tiendrait pas compte et même pourrait être contradictoire avec les données écologistes.

Tout au contraire ce qu’enseigne la science économique, c’est qu’un calcul économique correct doit tenir compte non seulement des coûts directs, généralement seuls considérés, mais également des coûts externes qui en fait correspondent aux préoccupations des écologistes, et qui incluent aussi les coûts psychologiques, de loin très supérieurs aux valeurs monétaires, que peuvent impliquer pour les agents économiques certaines décisions d’ordre économique, notamment dans tous les cas de licenciement.

Un autre exemple particulièrement significatif en est celui du tunnel du Mont Blanc. C’est en effet une très grave erreur de ne pas tenir compte dans les calculs de rentabilité de tous les coûts externes considérables correspondant aux dommages subis par les riverains de la vallée de Chamonix. Les péages pratiqués sont ainsi tout à fait insuffisants.

Une identification abusive

Une troisième erreur, c’est d’identifier l’Europe avec l’Europe libre-échangiste mondialiste de l’Organisation de Bruxelles. Qui est contre cette Europe libre-échangiste mondialiste est déclaré être anti-européen et considéré comme opposé à une évolution historique effectivement inévitable au regard des progrès de tous les moyens de communication.

Cette identification se prête évidemment à toutes les manoeuvres pour tromper l’opinion publique. Elle n’en est pas moins radicalement fausse.

Pour les esprits lucides fondamentalement pro-européens c’est précisément l’objectif libre-échangiste mondialiste de l’Organisation de Bruxelles qui mène l’Europe à sa perte et les défenseurs de l’Europe libre-échangiste mondialiste ne sont en réalité que les naufrageurs de l’Europe ( 2 ).

____________________

NOTES

1. Contrairement à ce que suggèrent de nombreux commentateurs dont certains n’hésitent pas à m’accuser de renier aujourd’hui ce que je préconisais hier, je n ‘ai jamais changé d’avis.

Ainsi dans ma lettre du 10 octobre 1941 j’écrivais à Raymond Cheradame, ingénieur en chef des mines, à la suite de ses commentaires sur la première version de 1941 de l’Introduction à mon ouvrage de 1943 "A la Recherche d’une Discipline Economique, Première Partie, L ‘Economie Pure

"Toute liberté économique implique un cadre minimum sans lequel elle dégénère rapidement en anarchie. Je crois que personne ne peut plus maintenant, à partir de l’expérience des dernières années, plaider la cause du libéralisme intégral. Réclamer la liberté totale, c’est préparer l’avènement de la disparition complète de la liberté. En effet des abus, des excès ne peut résulter qu’une réaction qui entraînera une réglementation étatique excessive qui détruira toute initiative individuelle.

Si donc l’on considère que la liberté économique est le fondement essentiel du progrès, si l’on veut la conserver comme principe de base de l’organisation économique, il faut créer le cadre juridique dans lequel cette liberté ne puisse avoir que des effets bienfaisants et non mener au désordre comme on l’a trop souvent vu dans ces dernières années".

Telle a été ma position constante durant ces soixante dernières années. Elle reste identiquement la même aujourd’hui.

2. Sur tous les points ci-dessus voir mon nouvel ouvrage "Nouveaux Combats pour l’Europe, 1995-2002 ", Editions Clément Juglar (62, avenue de Suffren, Paris 75015, tél. 01 45 67 18 38 ).

 

Sommaire
Page précédente Page suivante