La politique insensée de la Commission Européenne
La politique commerciale de la Commission Européenne a peu à
peu dérivé vers une politique mondialiste libre-échangiste qui est de toute évidence contradictoire avec l'idée même d'une véritable Construction
Européenne.
Cette politique est insensée car elle ne peut qu'entraîner
déséquilibres et chômage. Cette situation, si elle perdure, ne peut que s'aggraver et
nous mener au désastre.
Penser que des pays à bas salaires, comme la Chine, vont se
cantonner dans des activités à faible valeur ajoutée est totalement naïf et absurde.
Il est clair qu'ils vont rapidement nous concurrencer aussi dans les hautes technologies
et que ceci va se faire dans un avenir proche. Il faut être aveugle pour ne pas le
comprendre.
Une nécessaire préférence communautaire
Un objectif raisonnable serait que pour chaque produit, ou
groupe de produits, des dispositions soient prises pour qu' un
pourcentage minimal de la consommation communautaire soit assuré par la production
communautaire. La valeur de ce pourcentage dépendrait du produit et
pourrait être en moyenne de l'ordre de 80 %.
Ceci devrait être la condition sine
qua non fondamentale de notre participation à la Construction
Européenne.
Dire que l'intégration est maintenant trop avancée et qu'il est trop tard
pour reprendre notre liberté est inexact. Cela ne signifierait pas que tous nos
engagements en cours sont annulés. Nous pratiquerions simplement la politique de la
chaise vide tant que la politique de la Communauté n'est pas modifiée.
Cela ne serait certainement pas sans difficultés mais il ne peut être
question de sacrifier l'avenir de la nation pour éviter des difficultés temporaires.
L'erreur fondamentale du Gatt et de l'OMC
Depuis leur fondation en 1947, Le Gatt puis l'OMC ont commis
l'erreur d'orienter l'économie mondiale vers un libre-échangisme sans limite et de ne
pas tenir compte dans les échanges commerciaux des perversions monétaires.
Les rapports des coûts salariaux aux cours des changes, dans
les pays développés et dans les pays en développement, sont si considérables
parfois de 1 à 10, voire plus encore qu'il ne sera pas possible à l'OMC de mettre
en place des mesures susceptibles de faire face aux effets pervers sur l'emploi.
Avec de telles différences, les pays développés vont subir inéluctablement
une tendance au chômage massif conjuguée avec la baisse de la rémunération des emplois
les moins qualifiés.
Quant aux pays du Tiers-Monde, si certains en petit nombre
pourront tirer leur épingle du jeu, la plupart voient compromis leur développement
industriel et leur sécurité alimentaire. Ils sont enfermés dans une nouvelle
colonisation qui n'ose pas dire son nom. Un exemple : Pense-t-on que les dispositions
libre-échangistes permettront la création d'une industrie automobile en Afrique noire ?
Une politique commune d'immigration
Partout en Europe, une immigration excessive soulève de
grandes difficultés. Il ne sert de rien de la réprimer. On ne pourra la réduire que si
l'on s'attaque résolument à ses causes.
Les causes les plus puissantes de cet afflux sont :
L'amalgame trop souvent fait entre l'opposition à l'immigration
et le racisme, la xénophobie et l'antisémitisme, repose sur une tromperie inadmissible
et une totale mystification. Les pays européens n'ont pas vocation à servir de
déversoir aux excédents massifs de population de certains pays. C'est un problème
purement économique.
Des organisations régionales
La libéralisation des échanges ne vaut qu'à l'intérieur
d'organisations régionales dotées de marchés communs et groupant des pays de même
niveau économique.
Chacune de ces organisations régionales doit mettre en place
un cadre institutionnel approprié assurant une protection raisonnable vis à vis de
l'extérieur, avec des régles permettant qu'un pourcentage minimal de consommation soit
assuré par la production locale.
Si ces principes sont transgressés, une mondialisation
forcenée et anarchique devient un fléau destructeur partout où elle se propage. Par
contre, le respect de ces principes est une condition essentielle du développement des
pays concernés.
Une protection contingentaire
La protection ne peut pas être une protection tarifaire, avec
la création de droits de douane comme cela existait autrefois. Les calculs se
heurteraient à des difficultés insurmontables.
La seule possibilité réaliste et efficace est la méthode des
contingents d'importation avec des licences
vendues aux enchères. Ce système ne s'opposerait pas au libre jeu de l'économie de
marché communautaire, mais au contraire lui permettrait de fonctionner correctement. Au
surplus, il est facile à mettre en place et a l'avantage de ne rien coûter à la
collectivité. Il rapporte même de l'argent.
Cette protection doit être dosée. Il n'est évidemment pas
question d'isoler une communauté régionale du reste du monde par une protection
excessive.