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Ingénieur civil du Génie Maritime
Opinion diffusée en mars 2000 à cinquante personnalités du Gouvernement français, du monde politique, financier, industriel, syndical, de la presse et de la télévision.
  "  La mondialisation, quelle mondialisation ?

    Nous ne pourrons pas échapper à ce débat qui est pour nous d’une importance vitale.   Les tenants de la mondialisation nous disent : regardez la vitalité de notre économie, la croissance est bien engagée, le chômage diminue, 5 millions de personnes en France travaillent pour l’exportation, cela nous rapporte de l’argent et notre balance du commerce extérieur n’a jamais été aussi florissante, etc… Tout ceci est exact.

    D’autres disent : la mondialisation détruit des pans entiers de notre économie, elle engendre une concurrence entièrement faussée car nos entreprises ne peuvent pas concurrencer des pays dont les salaires sont 10 fois inférieurs aux nôtres ; seules les industries de très haut niveau technologique tirent, pour l’instant, leur épingle du jeu ; si de l’argent rentre il profite essentiellement aux financiers mais pas à nos ouvriers qui sont mis sur le pavé par les délocalisations inévitables ou par les dépôts de bilan, etc... Ceci est également exact.

    Tous ont raison et ces deux aspects, apparemment contradictoires ne le sont pas :

  • les premiers décrivent certains aspects positifs de la situation conjoncturelle actuelle.
  • les seconds soulignent que, si l’on persiste dans la voie de la mondialisation, les aspects négatifs et destructeurs déjà très perceptibles ne pourront que s’aggraver dans l’avenir.

    Cette dualité complique singulièrement l'analyse du problème. C'est sans doute pourquoi la plupart des économistes de France - à part Maurice Allais, prix Nobel de Sciences Economiques 1988 - préfèrent prudemment se taire de crainte de se tromper …

    Aux tenants de la mondialisation, on peut répondre que la situation n’est pas aussi idyllique qu’ils le prétendent. Il est exact que 5 millions de personnes travaillent en France pour l’exportation, mais on oublie de dire aux Français que 70 à 80 % du commerce extérieur français s’effectue avec l’Europe. Si l’on fait une règle de trois sommaire, cela donne un peu plus de 1 million de personnes travaillant pour l’exportation mondiale, alors qu’il y a sur le pavé près de 3 millions de chômeurs, dont beaucoup ont été mis sur le pavé précisément en raison de la mondialisation. Le moins que l’on puisse dire c’est que la démonstration n’est guère convaincante. . Si l’on ajoute que nos exportations mondiales sont moins de la moitié de celles de …Hong-Kong, il n’y a vraiment pas de quoi s’en gargariser. On peut ajouter également que rien ne prouve que notre croissance n’aurait pas été égale ou même supérieure si l’on avait pratiqué la préférence européenne et mis une protection raisonnable autour des 300 millions d’européens. C’est ce que pense Maurice Allais qui a étudié de près la question.

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