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L'Economie fut
dès lors son sujet de réflexion permanent, notamment pendant la période de
l'occupation, au moment où le Service des Mines qu'il dirigeait à Nantes tournait
quelque peu au ralenti. Ces réflexions lui étaient facilitées par sa formation
scientifique dont on sait qu'elle est une excellente école de raisonnements rigoureux et
d'impartialité dans le jugement. |
En
trente mois de travail acharné, de Janvier 1941 à Juillet 1943, il abat un travail
considérable. Il écrit un ouvrage de 1000 pages : "
A la recherche d'une discipline économique - L'Economie pure " qu'il réussit à faire éditer sous forme dactylographiée, ce qui
représentait en 1943 un certain tour de force alors que le papier était contingenté et
pratiquement introuvable. C'est cet ouvrage qui lui a valu le Prix Nobel. |
Le
plus surprenant, c'est qu'il n'était à l'époque qu'un autodidacte dans cette discipline
! C'est seulement dans cette période qu'il se préoccupe de trouver et d'étudier les
ouvrages des grands économistes de ce temps comme Léon Walras, Vulfredo Pareto et Irving
Fisher. |
De
cette époque d'une mise en place d'une doctrine cohérente, Maurice Allais nous dit dans
son ouvrage "Autoportraits" (1989) : |
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Ma
préoccupation dominante a été celle de la synthèse. Faire rentrer dans une même
construction l'analyse des phénomènes réels et celle des phénomènes monétaires,
associer l'analyse des conditions d'efficacité et celle de la répartition des revenus,
relier étroitement l'analyse théorique et l'économie appliquée, rattacher l'économie
aux autres sciences humaines, la psychologie, la sociologie et l'histoire, tels ont été
constamment mes objectifs. |
"
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C'est
cette préoccupation d'une conception synthétique de tous les phénomènes économiques
et sociaux qui constitue le soubassement de toute mon oeuvre, et le lien étroit entre mes
travaux d'économie théorique et ceux d'économie appliquée. C'est elle qui explique la
profonde unité sous-jacente à tous mes travaux. |
"
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Dans
leur élaboration, la démarche de ma pensée n'a jamais été de partir de la théorie
pour aboutir aux faits mais, tout au contraire, d'essayer de dégager des faits la trame
explicative sans laquelle ils apparaissent incompréhensibles et échappent à toute
action efficace. |
"
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Mes
travaux ont répondu au besoin que j'ai ressenti de comprendre la réalité concrète, et
de donner des réponses satisfaisantes aux questions que me suggéraient les obscurités,
les contradictions et les lacunes de la littérature existante. Mon oeuvre a ainsi
représenté pour moi un long effort, souvent pénible, pour me dégager des chemins
battus et des conceptions dominantes de mon temps. |
"
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Au
début de ma carrière, mon désir de comprendre a été motivé par le désir profond
d'agir, par le souci d'influencer l'opinion et la politique ; cependant,
progressivement, au cours des années, cette motivation est passée tout à fait au second
plan, très loin derrière le désir de comprendre. " |
Ces
quelques phrases expliquent tout le personnage et toute l'oeuvre de Maurice Allais. |
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